Q - Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis le cadet d’une fratrie de cinq enfants composée de deux frères, de deux sœurs et de moi. Je suis né à Clichy-sous-Bois en région parisienne [NDLR : le 20 décembre 1933], mais ma famille déménagea à Paris lorsque j’avais cinq ans. Mes parents sont venus d’Italie en 1923 pour travailler en France, comme beaucoup d'immigrés italiens après la première guerre mondiale.
Q - Comment vous est venue l’idée de faire de la BD ?
J’ai toujours eu la passion du dessin. Enfant, comme je n’avais pas de fournitures adéquates, je dessinais sur un toit en zinc attenant au logement de mes parents. Pour ainsi dire, je taguais avant l’heure, et mes dessins à la craie disparaissaient dès la première averse. Cependant, mes rêves de peintre se sont vite évaporés car mon père, artisan luthier, ne m’a guère laissé le choix, comme une affaire entendue, à quatorze ans, je devins son apprenti. J’ai appris ce beau métier sous sa coupe et, n’étant pas gratouilleur de guitares pour autant, j’en ai fabriqué pourtant pendant vingt ans. Lorsque mon père s’est décidé à prendre sa retraite, j’en ai profité pour revenir à mes premières amours en me tournant vers le dessin. J’ai sollicité mon frère Albert pour l’aider dans son travail chez Dargaud. À l’époque, il croulait sous la tâche, dessinant la série Tanguy et Laverdure et débutant les aventures de ce drôle de petit Gaulois.
Q - Quel cursus avez-vous suivi ?
Mes parents étaient de simples ouvriers, les études n’étaient pas à leur programme, alors, après avoir eu mon certificat d’études primaires je suis rentré aussitôt dans le monde du travail. En ce qui concerne le dessin, je suis entièrement autodidacte. C’est la passion pour cette discipline qui a été mon moteur.
Q – Pendant plusieurs années, vous avez fait vos armes avec votre frère Albert sur Tanguy et Laverdure, puis sur Astérix. Quel souvenir en gardez-vous ?
D’abord l'enthousiasme d’une grande aventure, ensuite, le travail en famille étant quelque peu étouffant, après dix années de collaboration, l’envie m’est venue de suivre les chemins de traverses en étant indépendant.
Q - Quelles sont vos principales séries ?
Après trente huit albums réalisés, je constate que malheureusement je n’ai pas eu de séries suivies, juste trois albums Les mémoires de Mathias chez l’éditeur Le Coffre à BD, trois albums illustrant des romans de Jules Verne, trois albums chez Le Lombard avec Les Biggles racontent sinon que des one-shots. Je dois avoir un léger problème avec le chiffre 3 !... Je vais commencer le troisième tome de l’Histoire de l’aviation aux éditions Idées+, alors je croise les doigts !…
Q - Quels sont vos projets, si vous en avez ?
Travailler le plus longtemps possible car j’aime mon métier. Avec ma compagne et un ami, Didier Ray, nous travaillons actuellement sur un projet de BD humoristique, mais je n’en dirais pas plus par pure superstition. Ceci dit, j’espère intéresser un éventuel éditeur, amateur d’une série humour au long court !…
Q - Comptez-vous reprendre les Mémoires de Mathias ?
Je souhaiterais reprendre cette série, avec ce personnage attachant que le public n’a pas oublié, je rencontre des amateurs à chacune de mes séances de dédicaces, mais faute d’éditeur, les scénarios suivants restent à l’ombre, bien cachés dans leurs cartons à dessins.
Q - Quels-sont vos hobbys à part le dessin ?
Le jardinage, la nature, je suis un contemplatif. J’ai la chance d’avoir un jardin où j’ai planté une quantité impressionnante d’arbres, d’arbustes et de plantes diverses. La sculpture me tenterait bien, mais le temps libre me fait défaut !…
Q - Quels auteurs de BD appréciez-vous ?
Je suis très admiratif du travail des autres. Je trouve que la relève est bien assurée car le monde de la BD ne manque pas de jeunes talents. Comme la liste est longue, je citerai ceux qui me touchent le plus, tel Marc Bourgne, tant comme dessinateur que scénariste, avec qui j’ai travaillé à plusieurs reprises, Emmanuel Lepage que j’ai découvert il y a quelques années, William, Etien, Turf, Hübsch, JJ Dzialowski que j’ai repéré récemment. Chez les scénaristes, j’apprécie et j’admire les albums de Daniel Pecqueur qui n’a pas son pareil pour raconter des histoires passionnantes, Jean-Blaise Djian pour ses dialogues, et Arleston pour sa fantaisie communicative.
Je parcours plutôt que je ne lis, par manque de temps, exception faite des auteurs dont j’ai fait l’éloge. La série les incontournables de la littérature en BD aux éditions Adonis, en collaboration avec les éditions Glénat, j’y ai participé avec mon ami Marc Bourgne pour le Dernier des Mohicans.
4 commentaires:
Voici quelqu'un que j'admire et que j'aprécie beaucoup. Malheureusement, il n'a pas la reconnaissance qui devrait avoir malgré son talent. C'est dommage!
@ Pifou :
Oui, c'est quelqu'un de tout à fait charmant, doté d'un excellent coup de crayon, qui peut dessiner aussi bien un personnage qu'un avion ou une automobile ...
C'est vrai que son talent n'est pas assez reconnu.
Bonsoir Monsieur Dimmock,
Je viens de regarder l'interview que vous avez mis en ligne, et je vous remercie encore d'avoir pensé à moi pour la réaliser.
Merci aussi d'avoir corrigé cette énorme faute d'orthographe que
j'avais faite au mot "adéquates", vous savez, il m'arrive souvent
d'être dans la lune, ce qui est normal lorsque l'on fait de la BD…
Passez une excellente soirée.
Bien cordialement,
Marcel Uderzo.
grand merci à monsieur Uderzo pour ma dédicace au meeting aérien de la ferté-alais
cordialement
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